Le style vestimentaire des candidat·es, enjeu électoral ?

Le 5 novembre 2024, les électeur·ices américain·es se sont rendu·es aux urnes pour élire leur 47^e président·e. Dans cette course effrénée pour la Maison Blanche, le style vestimentaire des candidat·es ne semble pas être un facteur déterminant. Pourtant, il a lui aussi son rôle à jouer.

Aux États Unis, la campagne présidentielle relève toujours du show. Au cours de ces derniers mois,  les choix vestimentaires des candidat·es ont pris une importance symbolique, non seulement comme des expressions personnelles, mais aussi comme des outils de communication politique. Kamala Harris, vice-présidente sortante et candidate à la réélection, et Donald Trump, ancien président et candidat républicain, ont chacun·e utilisé leurs tenues pour envoyer des messages subtils, mais puissants, sur leur identité, leurs valeurs et leur connexion avec les électeur·ices.

Kamala Harris, entre modernité, couleurs et continuité

Kamala Harris a indéniablement marqué l’histoire de la politique américaine en devenant la première vice-présidente noire et sud-asiatique des États-Unis. Ses choix vestimentaires insufflent donc cette idée de modernité, retrouvée au cours de ses discours. Adieu le tailleur et sa jupe crayon rigide, Harris a opté pour des costumes mixant pantalons et vestes parfaitement coupés, soulignant un air de puissance féminine. Du côté des couleurs, le bleu, véritable étendard des démocrates, est devenu sa marque de fabrique. Bleu roi, bleu ciel ou encore bleu marine, cette couleur évoque la confiance, la stabilité, beaucoup de valeurs morales auxquelles les électeur·ices démocrates se rattachent. 

Outre la couleur, elle porte une diversité de motifs, souvent d’inspiration afro-américaine et indienne, montrant une nouvelle fois ses positions sur la justice sociale, la diversité ethnique et l’égalité. La symbolique de ces choix est donc double : elle met en avant son héritage tout en répondant aux attentes des électeur·ices progressistes qui cherchent un changement tangible.

Donald Trump ou le retour à une image de force et de populisme

À l’opposé, Donald Trump a conservé un style vestimentaire qui se veut à la fois intemporel et résolument ancré dans une image de puissance et de virilité. Le port de costumes sombres, souvent de couleur bleue marine ou noire, avec des cravates rouges, reste l’un des aspects les plus marquants de son apparence publique. Ces couleurs, symboliques de l’autorité et du leadership, sont utilisées pour renforcer son image de « meneur », inébranlable face aux défis du pays. Sa célèbre cravate n’est pas sans rappeler la couleur fard du parti républicain. Le rouge, associé au populisme, lui a également permis de toucher la classe populaire.

Trump n’a également pas hésité à marquer son opposition à l’ordre établi par son style vestimentaire plus décontracté lorsqu’il le jugeait nécessaire. Par exemple, lors de ses déplacements en régions rurales, il accessoirise ses tenues de vestes en cuir ou de casquettes « Make America Great Again » (MAGA). Il s’agit de véritables symboles de sa marque populiste et de son rejet des conventions politiques traditionnelles.

La symbolique dans les accessoires et détails

Les accessoires jouent également un rôle important dans la signification des tenues des candidat·es. Kamala Harris, fidèle à un style sobre mais élégant, préfère des accessoires discrets comme des boucles d’oreilles ou des colliers fins, tout en se concentrant sur des éléments qui renforcent son image de femme moderne et professionnelle. Par exemple, elle a souvent été vue portant des broches ou des épinglettes à l’effigie du drapeau américain, un geste subtil qui montre son patriotisme tout en signifiant sa volonté de dépasser les divisions idéologiques.

Donald Trump, quant à lui, utilise cette même broche mais avec une portée beaucoup plus nationaliste. Il mise sur des éléments visibles et immédiatement reconnaissables, comme sa célèbre casquette rouge « Make America Great Again », un accessoire devenu le symbole de son mouvement populiste. La casquette, au-delà de son caractère pragmatique, devient un élément de ralliement pour ses partisan·es, représenta nt à la fois la nostalgie d’un passé « meilleur » et l’idéologie d’un retour en force des États-Unis sur la scène mondiale.

Lou Gindro

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