« Let’s talk about casquette, baby » ft. Brooklyn Fizz

Les États-Unis ont un poids politique et culturel dans le monde entier et Lyon ne fait pas exception. Chez Brooklyn Fizz, c’est la casquette qui est mise à l’honneur. Zoom sur un objet historique du sport américain devenu accessoire de mode.

Au cœur de la presqu’île lyonnaise, jouxtant la place de la République, se trouve un petit bout d’Amérique. Parmi les rangées de jerseys et de casquettes, le va-et-vient de la clientèle crée une ambiance chaleureuse. Habitué·es et simples curieux·ses se mélangent pour profiter de l’univers des gérants Jean-Charles et Manuel. Brooklyn Fizz, c’est avant tout un amour pour les États-Unis, de la nourriture au basketball. Ouverte en 2011 sous le nom d’Hello Brooklyn, la boutique de donuts s’est aujourd’hui réorientée vers le sportswear des USA.

« Un objet versatile » 

Apparue au 19e siècle sur les terrains de baseball, la casquette à visière est devenue un incontournable de la culture états-unienne. Elle se démocratise avec le rap dans les années 80 et s’affiche aujourd’hui aussi bien dans les rues New-Yorkaises que sur les podiums de la mode. 

« La casquette c’est vraiment un objet versatile. » Clément, vendeur chez Brooklyn Fizz, la considère comme un accessoire indispensable pour tous les vestiaires. Pour lui, il n’y a pas de client·e type, la boutique accueille aussi bien « la daronne qui sort du pilate, que le daron qui fait son barbecue, un fan de mode ou une personne lambda ». 

Aujourd’hui, pas besoin d’être amateur·ice de sport pour porter une casquette. Si elle est facilement adoptée dans des défilés sportswear chez Off-White ou Balenciaga, elle a aussi conquis des maisons plus classiques comme Celine, Miu Miu ou encore Prada. Difficile de trouver une marque qui n’a pas sa casquette. Selon Clément, « c’est devenu un emblème de la culture, en acheter une peut être un moyen de commencer à s’y intéresser ». 

La touche Brooklyn Fizz

La boutique lyonnaise propose une large gamme de casquettes, de la classique New Era aux modèles exclusifs créés par l’équipe de design, dont Clément fait partie. « On va pouvoir changer les logos, la couleur des coutures, les six patchs, la couleur de la visière ou du strap. » En termes d’équipement, la boutique offre des jerseys et blousons de basket aux couleurs des grandes équipes américaines. La casquette, elle, est un accessoire avec une portée esthétique qui suit les tendances. En ce moment, c’est le coton côtelé qui fait fureur dans toutes les teintes camel, marron et beige. 

Chez Brooklyn Fizz, il y a des rangées de casquettes à perte de vue. © Fanny Jonckeau

Brooklyn Fizz travaille avec plusieurs marques de casquette dont New Era, avec qui iels collaborent pour leurs designs. D’après Clément, si le processus est simple, « on trouve une couleur, un logo, une franchise, un sidepatch et on applique », tout se joue sur l’art de raconter une histoire. Leur nouveau concept ? « Un été dans la baie », qui s’inspire des paysages californiens proches de San Francisco.

Vers une nouvelle ère ? 

S’il y a bien une casquette qui a fait parler d’elle récemment, c’est celle de Donald Trump. Frappée de l’emblématique  « Make America Great Again », elle est devenue un symbole incontournable de sa campagne.

Questionné sur l’élection présidentielle américaine, Clément semble confiant : « La plupart de nos produits viennent de stocks européens, on n’est pas si inquiets que ça. » Mais il nuance : « On se pose quand même des questions ». En effet, si la première puissance mondiale, aujourd’hui portée par une politique ultra-nationaliste, transforme son économie et durcie ses normes d’échanges, personne (ou presque) ne sera épargné.

Axelle Dusart et Fanny Jonckeau

© Fanny Jonckeau

Axelle dans la rue.

About the Author

Axelle Dusart

Rédactrice permanente pour Blazé·e·s Magazine. Étudiante en Master Mode et Communication à l’Université de la Mode de Lyon. Je viens d’une formation en Études Culturelles et Journalisme. J’aime explorer les implications politiques et sociales de la mode dans mes articles.

About the Author

Fanny Jonckeau

Rédactrice permanente pour Blazé•e•s Magazine et étudiante en master Mode et Communication à Lyon 2. J’ai suivi une formation en sciences du langage et je m’intéresse aujourd’hui à ce que disent les vêtements. Au-delà d’une appréciation pour la création, j’envisage la mode comme un outil pour parler des enjeux contemporains et mettre en perspective nos habitudes de consommation.