Vendeuse rangeant des nuisettes de lingerie fine sur un portant

La lingerie entrée de gamme façon Juliette

De l’adolescente à la femme plus âgée, la lingerie fait partie intégrante des vêtements de la vie. Zoom sur une boutique de ces sous-vêtements bien spécifiques, Chez Juliette, avec une professionnelle. 

C’est une histoire intergénérationnelle. Stéphanie est employée  dans une boutique de lingerie indépendante, à la suite de sa mère qui y a également exercé. Chez « Juliette », c’est entre douceur et volupté. Nuisettes satinées et dentelles travaillées se mélangent dans les tons rosés et orangés des murs du magasin. Ouvert après la seconde guerre mondiale, l’enseigne est une marque vivante de l’évolution de la lingerie à travers le temps. 

Une boutique pour tout le monde

« Juliette » est un temple de la lingerie dans le centre-ville de Besançon. Si la boutique ne semble pas payer de mine par sa devanture, c’est par son ancienneté qu’elle rayonne. Avec une clientèle allant de 40 à 70 ans, les goûts et les modèles sont emprunts de diversité. « On vend de l’arrière-grand-mère à la petite fille. Il y a des jeunes mais aussi des plus âgé·es. » nous précise Stéphanie. 

La lingerie est une source d’anxiété pour toutes les corpulences un temps soit peu hors normes, depuis le corset jusqu’au soutien-gorge. Dans cette petite enseigne cependant, les tailles et modèles sont pour tous les goûts, de la nuisette sexy à la robe de chambre plus épaisse, ou encore du soutien-gorge travaillé à la simple brassière. « Nous allons jusqu’au 120H. De nos jours, le confort prime avant tout. Il revient de plus en plus, les gens cherchent à allier sexy et confort. », explique Stéphanie.

Une version discrète de la haute couture

Avec des tenues très semblables à de la lingerie fine sur les podiums (Balenciaga, Dior…), le luxe se réapproprie les dessous comme des vêtements de qualité et de beauté. Rien d’étonnant pour Stéphanie, qui précise « avoir toujours vu certaines marques de lingerie comme de la haute couture ». Si son enseigne se spécialise plus dans l’entrée de haut de gamme, il est aisé de voir l’élaboration complexe  derrière les modèles. Selon Stéphanie, « Le travail des dentelles et de la broderie est remarquable. »

Avec autant de minutie sur l’aspect esthétique, l’aspect confortable semble relativement laissé de côté. Mais n’en déplaise aux non connaisseur·euses, la structure des sous-vêtements est réfléchie jusque dans les moindres détails. « Pour le confort des poitrines plus généreuses, ils vont doubler la tresse intérieure de l’armature pour éviter les blessures. », démontre Stéphanie, un modèle à la main.

Un véritable travail d’orfèvre se cache donc derrière ces dessous, simple en apparence, mais relevant de l’artisanat et de l’accomplissement des petites mains.

Portants du magasin Juliette sur les tenues de nuit
© Lou Gindro

Vers une nouvelle vision de la lingerie

Depuis l’avènement de certaines marques comme Victoria’s Secret, la lingerie est devenue vecteur de la sensualité féminine. Si des labels comme la célèbre enseigne américaine ont été victimes de controverse, leur évolution vers un aspect plus confortable n’a pas laissé indifférent. Interrogée sur la question du géant du sous vêtement américain, Stéphanie nous répond, « C’est très tape à l’œil, mais ça donne un air frais à la lingerie. J’aime voir que les gens s’y intéressent et que ça devienne même un show. »

Complimenté pour ses récents efforts sur l’inclusivité de ses mannequins, tant en âge qu’en taille, le mastodonte de la lingerie féminine semble avoir de beaux jours devant lui.

Lou Gindro

© Lou Gindro

Lou Gindro

About the Author

Lou Gindro

Rédactrice permanente pour Blazé·e·s Magazine. Etudiante en Master Mode et Communication à l’Université de la Mode Lyon 2. J’ai suivi une formation en Langues Etrangères Appliquées. Je perçois la mode comme une forme ultime d’art et d’expression et souhaite écrire sur ce sujet professionnellement.