Il y a seulement quelques semaines, Hadda Ouerghi Guerchi, ancienne élève du master Mode et Communication a lancé « Kamar Vintage », une marque qui propose des vêtements de seconde main en ligne. À l’occasion du lancement de ce « bébé projet », comme le qualifie sa fondatrice, nous sommes revenus sur le parcours d’Hadda et sur les étapes qui l’ont conduite à créer sa propre marque.
« J’ai toujours adoré les vêtements, j’ai toujours été passionnée par les défilés de mode, par les créateurs, par le fait de voir l’assemblage des tenues, c’est tout cet univers qui m’a animé ! », voilà comment Hadda Ouerghi Guerchi, ancienne élève de l’Université de la Mode se remémore ses premiers amours pour la mode. Passionnée depuis l’enfance, la jeune femme décide d’entreprendre une licence en information et communication à la sortie du bac mais avec une idée en tête : devenir journaliste de mode. « J’ai fait mon stage dans un magazine de mode tunisien, c’était le premier magazine de mode créé là-bas et j’ai pu assister à la fashion week organisée à Tunis. Il y avait des gens du monde entier qui venaient, des créateurs plus ou moins connus qui faisaient leurs défilés. J’étais polyvalente, on m’envoyait un peu partout. Le créateur du magazine était styliste, il avait son propre show alors j’ai pu l’accompagner tout au long du processus de la fashion week. », raconte Hadda. Grâce à cette expérience au coeur de l’industrie, la jeune femme a ouvert le champ des possibles : « J’ai réalisé que je voulais faire quelque chose de plus large, de plus pratique et travailler en lien avec la communicaction ».
C’est d’ailleurs, cet aspect concret et pratique qu’elle a préféré dans la formation proposée par le master Mode et Communication : « Ce qui m’a plu c’était la pratique, par exemple la réalisation d’un fashion film parce qu’on devait créer tout un univers, organiser le scénario, se débrouiller sur la partie logistique, trouver l’histoire, les acteurs, les tenues… J’ai aussi beaucoup aimé quand certains prof nous donnaient des projet à réaliser comme par exemple la création d’un concept store où tu devais créer ta boutique de A à Z. »
À la fin de la formation, le covid et le confinement sont venus freiner la poursuite professionnelle d’Hadda qui a dû renoncer à son stage de fin d’année en tant qu’assistante bookeuse à Paris : « Après cette période, j’ai voulu prendre du recul, voyager un peu. Ensuite j’ai travaillé dans des domaines totalement différents, mais j’avais toujours cette idée d’entreprendre et de faire quelque chose lié à la mode. »
Sur le chemin de l’entreprenariat
La jeune femme ne s’est pas laissée abattre par la pandémie et a profité de cette période suspendue pour mûrir un projet entrepreunarial précis. « En fait, depuis que je suis petite, je suis une fan de friperie, je préfère aller chiner des vêtements dans des bacs et trouver des petites pièces qui vont être uniques. J’aime le concept de ne pas avoir le même style et les mêmes vêtements que tout le monde, j’aime cette conception de faire revivre le vêtement, c’est ce que j’essaie de véhiculer avec ma marque ! », affirme la créatrice de la jeune marque «Kamar Vintage ». De cette passion pour la mode et de la valeur apportée aux fripes, Hadda décide de se lancer dans la création d’une e-boutique qui vend des vêtements de qualités et de seconde main. Après deux ans de réflexion, la jeune femme a décidé de se lancer il y a quelques semaines : « L’année dernière j’ai commencé mais j’ai mal débuté, je n’étais pas convaincue de différentes choses notamment par rapport au nom donc j’ai préféré prendre du recul, me concentrer sur le projet pour qu’il tienne la route. » partage Hadda. Mais si elle retient une chose de la création de « Kamar Vintage », c’est d’oser se lancer : « Avant j’osais pas trop, c’est ça aussi pour ça que j’ai mis du temps, j’avais peur que ça ne marche pas, d’être déçue mais en fait c’est pas grave, on avance ! » Le choix du nom de la marque a également été un sujet important pour Hadda, elle le voulait symbolique et représentatif de sa personnalité. Après une analyse méticuleuse, « Kamar » est né, inspiré du caméléon en référence au caractère de sa fondatrice et du terme qamar qui signifie « lune » en arabe, un clin d’œil à son attrait pour l’astre.
« Je voulais vraiment proposer des vêtements de seconde main très qualitatifs, stylés et modernes. Je veux aussi quelque chose de très inclusif, c’est-à-dire que quelque soit ton style vestimentaire, tes goûts, ton budget tu puisses acheter dans ma boutique »
Cette idée a été soigneusement réfléchie et s’accompagne d’une volonté spécifique : « Je voulais vraiment proposer des vêtements de seconde main très qualitatifs, stylés et modernes. Je veux aussi quelque chose de très inclusif, c’est-à-dire que quelque soit ton style vestimentaire, tes goûts, ton budget tu puisses acheter dans ma boutique, j’aimerais pas que tu te dises directement que c’est de la seconde main mais que ça vienne d’une marque de vêtements par exemple. » Avec ce projet très récent, la jeune entrepreneuse nous confie ses ambitions pour l’avenir de sa marque : « Ce que j’aimerais en premier lieu c’est avoir une visibilité, la faire connaître, gagner en crédibilité et par la suite collaborer avec des pop up stores à Paris. J’avais aussi eu l’idée de faire des accompagnements pour des personnes qui ne sont pas forcément très à l’aise avec la mode, leur corps ou leur style ! Par exemple, une personne vient me voir, elle me dit qu’elle a un budget de 60 euros pour une tenue complète et je me charge de trouver pour elle la veste, le jean et un petit sac. J’aimerais relever ce genre de défi ! »
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« Il faut imposer ses idées, savoir que ce qu’on propose ce sont des idées claires, qui méritent d’être exposées et entendues. »
Nous quittons Hadda pleine d’ambitions et d’espoirs pour l’avenir de « Kamar Vintage » et pour finir, elle n’omet pas de donner des conseils précieux pour les prochains diplômés de l’Université de la Mode : « Persévérer, ne pas baisser les bras surtout dans ce milieu qui est rude, il faut avoir les épaules solides parce qu’il y a de la concurrence. Il faut imposer ses idées, savoir que ce qu’on propose ce sont des idées claires, qui méritent d’être exposées et entendues. Et pour finir, je leur dirais de saisir les opportunités ! » Se lancer et ne jamais abandonner sont les maîtres mots qui ont raisonnés tout au long de notre entrevue avec la solaire Hadda. Une nouvelle aventure s’offre à elle avec « Kamar Vintage» et nous espérons que celle-ci sera belle et pleine de succès !
Océane Guyon