Au cœur de la slow fashion

Crédit photo : Djanamema Al-Amini

Mêlant upcycling, fabrication française et artisanat, Alory est une marque éthique créée à Lyon en 2018 et labellisée Lyon Ville Durable & Équitable. Pièces upcyclées sur mesure, création zéro déchet ou encore cours de couture, Laure Nebout-Reyx, créatrice de la marque, a su inscrire sa démarche au cœur de la slow fashion.

La créativité : le maître mot

De par sa formation et consciente dès son plus jeune âge du gâchis de tissus que génère l’industrie de la mode, elle va alors s’initier à l’utilisation de matériaux revalorisés. Son constat est très simple, toutes les matières peuvent être recyclées.
Pour la conception de ses pièces, Laure utilise des patrons innovants qui ne produisent aucune chute de textile. Offrant ainsi, une nouvelle manière de concevoir le vêtement en limitant au maximum le gaspillage. Toujours dans cette optique, Laure travaille uniquement avec des matières premières vouées à être jetées. C’est directement auprès des fabricants, à qui elle prend le temps d’expliquer sa démarche et son concept, qu’elle collecte des fins de stocks, des échantillons de tissus, destinés à être incinérés.
Très attentive quant à la qualité du tissu utilisé et jamais sans sa paire de ciseaux de couture, chaque pièce est travaillée minutieusement.
Les vêtements proposés sont uniques. Elle utilise une couleur, un motif différent pour chaque nouvelle création. Le tissu dicte la fabrication du vêtement et non l’inverse. Ses pièces sont intemporelles et colorées. Alory, c’est aussi des produits personnalisables et du sur-mesure. La personnalisation permet aux clientes de choisir un motif, un tissu, et même jusqu’à la couleur des boutons, pour un résultat en conformité avec leurs attentes. Toujours à l’écoute de ses acheteuses, elle fabrique aussi des pièces sur mesure. Les clientes peuvent en effet concevoir leur vêtement de A à Z : choix de la forme, du col, des manches, de la longueur, la décision est libre. Elles possèdent ainsi, un vêtement à leur image, imaginé par leurs soins et correspondant à leur morphologie.

Sa fondatrice

Avec la volonté de rendre le marché de la mode plus responsable, ses collections sont fabriquées sur Lyon, favorisant ainsi une économie locale et circulaire.
Très sensible à la mode éthique, cela fait des années que Laure, sa créatrice, n’achète plus de vêtements, « à part des chaussettes, car je ne sais pas encore comment les tricoter », nous a-t-elle révélé en riant.
Miser sur l’upcycling, c’est le défi qu’elle s’est lancé en 2018 avec sa marque. Elle souhaite plus que tout, lutter contre la linéarité d’utilisation d’un produit qui équivaut à “j’achète, je consomme, je jette” et entrer dans une consommation plus circulaire “il est abîmé, je le répare, je le réutilise”. « C’est quelque chose que nos grand-mères faisaient : réutiliser et faire de l’upcycling. On a mis un mot anglais pour faire genre, mais en fait, c’est juste réutiliser, ne pas gaspiller et ne pas produire de déchets. On a oublié ça, et il faut qu’on y revienne. Ça commence à revenir, mais ça n’est pas encore assez présent dans nos vies », explique-t-elle.

Laure s’occupe également de A à Z de sa marque. Conception, stylisme, vente, communication, elle endosse toutes les fonctions : « j’aime pouvoir faire mille métiers à la fois dans la même journée, ça m’ennuierait de ne mettre qu’une seule casquette ». Pétillante et sociable, elle aime travailler avec les autres et être entourée.
Passionnée de DIY (Do It Yourself) depuis sa plus tendre enfance, Laure fabriquait déjà des objets avec des matières trouvées dans la poubelle de tri de ses parents.
Ce qu’elle adore, c’est la diversité des vêtements qu’elle fabrique. Mais celui que la fondatrice d’Alory aime le plus confectionner, c’est le maillot de bain. Elle nous avoue les collectionner : « je dois en avoir une vingtaine, c’est la seule chose sur laquelle je ne suis pas très minimaliste ». Elle les porte au travail, et même quand elle ne se baigne pas. Cependant, la pièce phare de la marque, reste le top réversible qui se porte aussi bien du côté uni, que du côté imprimé. C’est la toute première pièce élaborée pour Alory, et celle-ci tient une place particulière dans le cœur de Laure. Lorsqu’on lui demande si les objectifs avec la création de sa marque sont atteints, elle nous répond sans hésiter que oui. Très fière de son parcours, elle le dit elle-même, son plus grand accomplissement personnel et professionnel, c’est Alory.

Elia GRADOZ

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