PERSPECTIVES. Du 22 février au 9 mars 2025, Mini World Lyon s’est transformé en sanctuaire du manga avec la première édition du Japan Mania Festival. Entre décors immersifs, bornes d’arcade et créations de fans, les visiteur·euses plongent dans l’univers de leurs héros et héroïnes préféré·es. Mais jusqu’où l’anime influence-t-il la mode au quotidien ?
Passer les portes de Mini World Lyon, c’est comme atterrir directement dans un opening d’anime. Des répliques miniatures ultra-fidèles, des néons flashy façon Shibuya, une ambiance sonore qui transporte à Akihabara… Ici, Totoro grandeur nature qui salue à l’entrée, là Luffy et Naruto prêts à en découdre, là-bas un mur XXL blindé de héros Ghibli et de Pokémon kawaï [« mignon », ndlr]… Tout donne l’impression d’être dans un crossover ultime de nos animes préférés ! Entre deux parties endiablées sur des bornes d’arcade rétro, les visiteur·euses peuvent aussi passer en mode mangaka : il suffit de dessiner son propre personnage et de l’envoyer sur un écran grâce à une machine magique. Difficile de savoir si l’on est encore à Lyon ou quelque part entre Tokyo et un monde imaginaire tant l’immersion est totale !
L’anime, un générateur d’inspiration
Le festival Japan Mania montre bien que l’anime ne s’arrête pas à l’écran : il imprime son style partout, y compris dans la vie de ses fans. Certain·es y trouvent de quoi upgrader leur dressing, d’autres s’en inspirent pour affirmer leur personnalité. « Je trouve que les tenues des personnages racontent leur histoire », explique Nelia, 14 ans. Elle enchaîne : « Quand un costume est iconique, il va au-delà du simple look, il porte un message ». Et ça, les créateur·ices l’ont bien compris. Dans les stands de goodies et vêtements, les références aux franchises cultes vont du clin d’œil subtil aux copies fidèles des tenues de personnages.

© Mini Word Lyon / Facebook
Les visiteur·euses ont pu découvrir une large sélection de produits inspirés de l’esthétique japonaise : affiches, figurines, accessoires traditionnels, objets de décoration et textiles floqués aux couleurs de leurs séries favorites. Certain·es exposant·es ont même proposé des pièces uniques faites à la main, offrant une alternative artisanale et originale au merchandising officiel. Des artistes indépendant·es ont également présenté leurs créations : illustrations exclusives, vêtements customisés et bijoux inspirés des plus grands univers manga et anime. Grâce à ces talents, l’anime ne se contente plus d’être regardé, il s’invite pleinement dans le quotidien des fans, sous toutes ses formes.
Art du cosplay, du virtuel au réel
Même si le festival n’a pas accueilli de cosplayers professionnel·les, nombreux·ses ont été les jeunes visiteur·euses rêvant de se lancer dans cette aventure. Pour certain·es, c’est l’achat clé en main, pour d’autres, le DIY total. Parmi elleux, Alexandre, 16 ans, est captivé par les décors. Devant une statue imposante d’un personnage de One Piece, il confie : « J’adore Luffy, son style, son caractère… Peut-être qu’un jour je tenterai son cosplay. Mais tout faire de A à Z, c’est chaud… Parfois, c’est plus simple d’acheter. » Un peu plus loin, Luna et Noelle, 12 et 11 ans, débattent sur quels personnages pourraient encore s’inviter ici. « Moi, je cosplay déjà Nezuko ! » s’exclame Luna, fière de son look. Elle continue : « J’ai acheté mon costume, mais l’important, c’est l’ambiance ! »
Si certain·es rêvent encore de franchir le pas, d’autres, comme Nelia, 14 ans, sont catégoriques : « Si je fais un cosplay, ce sera du full handmade. J’ai besoin d’y mettre ma patte, sinon ça n’a pas de valeur pour moi. » Tous·tes partagent pourtant la même passion : donner vie à leurs héros et héroïnes favori·tes et, le temps d’un festival, plonger pleinement dans leur univers. Avec une telle effervescence, impossible de ne pas se laisser emporter dans cet isekai [« autre monde », sous-genre de la fantasy ndlr] en taille réelle.

Le Japan Mania Festival est la preuve que l’anime dépasse largement son format initial. De la mode aux accessoires, des valeurs des personnages à leur impact sur le quotidien, les univers virtuels s’invitent dans la réalité. « Mes persos préférés m’inspirent non seulement par leur style, mais aussi par leur mentalité », avoue Alexandre. Il dit avec admiration : « Ils ne lâchent jamais rien. J’aimerais avoir leur force de caractère. » Pour ses fans, l’anime est donc plus qu’un dessin animé. C’est une culture, un lifestyle, un terrain d’expérimentation sans limites. Et des événements comme Japan Mania sont là pour rappeler que le passage du pixel au réel n’a jamais été aussi fluide.
Anastasiia Sapozhnikova
© Mini World Lyon / Facebook

About the Author
Anastasiia Sapozhnikova
Étudiante en Master Mode et Communication à l’Université Lyon 2, j’ai d’abord suivi un parcours en droit en Russie avant de traverser les frontières pour explorer l’univers de la mode sous toutes ses facettes. Ce qui me passionne avant tout, c’est la manière dont les technologies transforment la mode, redéfinissant ses codes, ses processus de création et notre façon de l’expérimenter.